Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
249

Là-dessus la jeune maîtresse, qui était revenue du saisissement dans lequel l’avait jetée cette charge à fond de train, déclara froidement à la soubrette excitée que si elle mettait à exécution la menace de partir à si court avis, non-seulement elle perdrait son salaire du mois, mais que de plus elle recevrait un certificat qui l’empêcherait de se faire employer par qui que ce fût.

À cela Lizette répliqua, avec un ton passablement indépendant, que lorsqu’elle voudrait un certificat elle aurait soin de le demander à l’une des grandes dames chez lesquelles elle avait demeuré antérieurement.

Dès le début de la scène, Armand s’était précipitamment retiré dans une autre chambre dont il avait fermé la porte ; cela n’empêcha pas cependant que les voix des personnes engagées dans la dispute arrivèrent jusqu’à lui claires et distinctes. Il ne fut donc pas surpris lorsque, peu d’instants après, Lizette vint le trouver, et tout en lui déclarant qu’elle ne voulait plus rester davantage chez lui, elle lui demanda ses gages, après avoir brièvement relaté ce qui s’était passé. Comme il avait eu personnellement connaissance de la provocation qui amenait cet état de choses, il paya sans rien dire ce qu’elle demandait. Peu après, comme il jetait un coup-d’œil par la fenêtre, il aperçut la servante qui traversait la rue, son paquet à la main.

Presqu’au même moment Délima entra, haletante, dans la chambre, suivie de près par madame Martel.