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occupaient était déjà un cruel supplice. Comme de raison, la malade consumait maintenant, et assez mystérieusement, une double quantité de vin et de douceurs, sans pour cela gagner plus d’embonpoint ; mais Armand ne se plaignit pas de ces surcroîts de dépenses tant qu’il put les faire en s’efforçant de pratiquer la plus sévère économie sur les choses qui concernaient ses goûts particuliers et ses plaisirs personnels, et aussi en travaillant le matin et le soir à l’écriture que M. Duchesne, conformément à la promesse qu’il avait faite à Belfond, lui procurait abondamment.

Une après-dînée qu’il avait annoncé à Délima qu’en raison d’une demi journée de congé accordée à son bureau, il reviendrait, de bonne heure, lorsqu’il rentra il fut agréablement surpris de la trouver seule.

— Où est donc madame Martel ? lui demanda-t-il.

— Je l’ai envoyée me faire une couple de commissions qui la tiendront occupée jusqu’à la fin du jour. Le fait est, Armand, que j’en suis fatiguée.

— Ah ! bah ! voilà du nouveau ! Je crains qu’après cela tu deviennes fatiguée de moi et que tu m’éloignes à mon tour.

— Oh ! non, il n’y a pas de danger que cela arrive. Depuis que j’ai vécu ici seule avec toi et que je n’ai pas eu continuellement quelqu’un à toujours parler mal de toi, à me mettre dans la tête toute espèce de malices et de méfaits, je me sens d’autres sen-