Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIX.


Lorsque les premiers jours de son deuil furent écoulés, notre héros reprit ses études légales et s’y livra cœur et âme. L’état solitaire dans lequel il vivait contribua pour une bonne part à son avancement. M. Duchesne ne fut pas longtemps sans acquérir la certitude que le jeune homme qui lui avait été si chaleureusement recommandé par son cousin Belfond, était de ceux qui sont destinés à arriver de bonne heure au pinacle du succès que tant d’autres n’atteignent jamais. En écrivant à Rodolphe, il lui avait donné sur Armand les rapports les plus flatteurs et lui disait que rarement il avait vu de plus grands talents unis à autant d’énergique fermeté et à autant de probité dans le caractère.

Le lecteur ne sera donc pas surpris d’apprendre, qu’après avoir subi le plus heureux et le plus brillant des examens, Durand reçut de M. Duchesne la proposition d’une part dans sa vaste pratique. L’offre fut vite acceptée avec reconnaissance, et Armand se trouva dans une position particulièrement bonne pour un homme de son âge, qui avait lutté pendant quelque temps avec d’aussi grands désavantages.

Cette chose si subtile qu’on appelle le temps s’écoula, et de bienveillants sourires furent encore prodigués au jeune, habile et élégant avocat, et les invitations lui vinrent de tous côtés ; mais jamais on ne le vit dans