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dans la vieille ferme. Mais la grande difficulté résidait dans l’embarras du choix, car les plus riches héritières comme les plus jolies filles de la paroisse se montraient fort disposées à accueillir favorablement sa demande. Cependant, aucune d’elles n’était destinée à être choisie par lui.

Le seigneur d’Alonville, M. de Courval, était un homme riche, doué d’un bon cœur, et très-hospitalier comme la plupart de ceux qui appartiennent à cette catégorie sociale. Durant toutes les belles saisons, son vaste Manoir était rempli d’une série d’amis des paroisses voisines et surtout de Montréal où résidaient presque tous ses parents.

Parmi ces derniers il y avait une famille tout récemment arrivée de France et qui accepta très-volontiers la pressante invitation que lui fit M. de Courval d’aller passer une partie de l’été avec lui. Monsieur et madame Lubois vinrent donc, amenant avec eux deux jeunes enfants, âgés respectivement de sept et neuf ans, ainsi que leur gouvernante. Cette dernière Geneviève Audet, était une jeune fille de frêle apparence, aux traits délicats et aux manières timides, possédant une éducation suffisante pour l’humble poste qu’elle occupait, mais en réalité n’ayant pas de grandes connaissances en dehors de cette sphère. Elle était une cousine éloignée sans fortune de la famille avec laquelle elle vivait, et ainsi que cela arrive souvent, ces liens de la parenté n’avaient en rien amélioré sa condition vis-à-vis d’elle. On ignorait généralement ce