Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

*

Je l’ai cueilli ! je l’ai goûté,
Le beau fruit qui enivre
D’orgueil et je vis !
Je l’ai goûté de mes lèvres
Le fruit délicieux de vertige infini.
Mon âme chante, mes yeux s’ouvrent,
Je suis égale à Dieu !

Un autre monde de beauté
S’étend devant mes rêves ;
De toutes choses sur la terre se lèvent
De nouvelles clartés.
Ah ! tout n’était qu’illusion humaine,
Et songes décevants !
Pour la première fois je vois et je comprends,
Comme Dieu même.