Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/184

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Ma danse s’élance de la terre,
Pour te saisir entre mes doigts.
Regarde-moi :
La fleur qui se penche et la branche, c’est moi.

Mon beau pommier sous la lune dort ;
Le vent dans ses feuilles heureuses murmure.
— Ô feuillage de ma chevelure,
Immense, tiède, sombre et d’or,
Où le vent danse ;
D’où naissent comme des fruits d’or,
Mes seins aigus et mes lèvres mûres ! —
Ah, quel arôme il exhale ! Je suis
Le beau pommier du Paradis.

Approche, approche, ma bien-aimée.
Je danse à tes chants, dans l’ombre embaumée
Du beau pommier que Dieu défend ;
Je siffle et vais, je tourne et rôde ;
Ma robe est d’or et d’émeraude,