Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/193

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De ces terrasses où, le soir, il flotte encor
Sur la terre assombrie un dernier voile d’or,
Nous regardons, tous deux, longuement, en silence,
Le monde qui s’efface et l’azur qui s’endort.

Il se tient près de moi. Ses grandes ailes blanches
Sont closes. Il songe ; et nul ne sait à quoi songent
Les Anges. Tendrement, près de lui je me penche
Sur l’Éden endormi.

Sur l’Éden endormi. Déjà, comme un baiser,
Tout un ciel frissonnant d’étoiles s’est posé
Sur ce sommeil heureux et ces rêves si calmes.
Pas un souffle ne vole à la cime des palmes.