Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Je te suis, comme ton ombre légère
Vole après toi sur les fleurs de la terre.
Mais pourquoi
Es-tu toujours plus loin que moi ?
Pourquoi es-tu toujours en fuite,
Comme ce beau pays qui te ressemble ?
Petite flamme, allons ensemble,
Tu voles trop vite
Pour mon âme.
Puisque la route est longue encore,
Pose-toi un instant, dis, sur cette branche,
Petit oiseau du paradis,
Je voudrais te mieux voir,
Et que mes frêles doigts te touchent,
Petit oiseau blanc, couleur du temps,
Petit oiseau d’or, aux pattes d’argent.

« Je ne me pose pas.
Jamais ne se pose le Désir qui vole
Dans les ombrages d’ici-bas.
Il chante et veille,