Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/73

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Dans son jardin caché de roses et de silence,
Lente et close elle avance,
Le front las et penché.

Si lente elle va qu’il semble quelle sommeille ;
Non, elle veille ; même elle voit :
Elle regarde, de ses yeux sombres,
Les fleurs de soleil où ses pieds blancs,
Ici, s’arrêtent au bord d’une ombre.

« Qui vient ? » dit-elle… Elle songe, elle attend.
Mais l’ombre approche lentement,
Éteint ses fleurs, éteint ses pieds blancs,
Monte, grandit, l’envahit toute.