Page:Lermina - L’A.B.C. du libertaire.djvu/28

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-là ? Pourquoi, parce que le grand-père ou le père de cet enfant ont amassé des capitaux, le nouveau venu se trouvera-t-il délié de l’obligation que la nature impose à tout homme d’arracher à la terre les ressources nécessaires à sa vie ?

Alors celui qui n’a pas rongé son frein s’irrite à voir passer les oisifs qui le narguent ; l’éblouissement que lui met aux yeux l’étincellement des richesses auxquelles il n’a aucune part, se mue en lueurs rouges dans son cerveau, et c’est lui que la Société appelle criminel, lorsqu’elle l’a incité, provoqué, bravé !…

Sous tout crime, quel qu’il soit, il y a, à la base, un crime de la société, et pour qu’elle s’arrogeât le droit de punir, il faudrait tout d’abord qu’elle se châtiât elle-même.

La propriété crée l’assassinat : le grand industriel est un dévoreur d’hommes, et il se soucie de leur vie comme de leurs revendications. Dans les hauts-fourneaux, dans les mines, le bétail humain peine et meurt ; et chaque goutte de sueur qui tombe, chaque goutte de sang qui coule est par lui monnayée et entassée dans ses coffres.

Elle crée l’assassinat : car à qui lui prend sa vie, le sacrifié rêve de lui prendre la sienne. C’est la propriété, c’est le capital qui ont assassiné le malheureux Watrin, c’est l’égoïsme et la férocité capitalistes qui ont chargé les fusils de Fourmies et de Limoges ; et les soldats tueurs ne sont que les exécuteurs des décrets de mort rendus par le capital.

Supprimer la propriété individuelle, c’est régénérer l’humanité, c’est rendre impossibles — parce