Page:Lermina - L’effrayante aventure.djvu/112

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ou des collinettes de sable sur lesquelles poussaient de maigres touffes d’herbe.

Dans une de ses parties, la plus proche de la rue, il se creusait en forme d’entonnoir dont le centre se trouvait à environ un mètre de profondeur, et là on voyait, à demi émergeant, d’un chaos de cailloux et de mottes de terre séchée, quelque chose de bizarre, d’hétéroclite, comme un sommet de kiosque à journaux ou de colonne à affiches.

Les deux sergots examinaient cela avec quelque défiance : on avait vu parfois des coffre-forts, enlevés par des cambrioleurs, et ainsi abandonnés dans un terrain désert.

Mais que des malfaiteurs eussent enlevé un kiosque ou une vespasienne pour les transporter derrière cette clôture de planches, cela apparaissait singulier, voire même invraisemblable.

Comme en prévision d’une rencontre avec un animal sauvage — qui sait, un fauve échappé de quelque ménagerie, — nos deux héros avaient dégainé ; l’un d’eux, se penchant sur le bord de l’entonnoir, et allongeant le bras, toucha l’objet de la pointe de son coupe-choux…