Page:Lermont - Les cinq nièces de l'oncle Barbe-Bleue, 1892.pdf/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
L’ONCLE BARBE-BLEUE

avions décidé l’autre jour sous les sapins. Cela a eu l’air de l’amuser.

» — Ainsi, dit-il, chacune de vous a fait un souhait comme dans les contes de fées ? eh bien ! soyez heureuses, mes chères petites, car je vous octroie, à toutes, ce que vous désirez.

» — Même mon bal, s’est écriée Marie-Antoinette enchantée.

» — Quant à cela, petite ambitieuse, a-t-il dit, il faut m’accorder un peu de crédit ; on n’organise pas un bal en deux jours. Cela dépendra, du reste, de choses indépendantes de ma volonté, mais, si je suis obligé de vous refuser ce grand plaisir, je tâcherai de trouver une compensation. Les plus modérées dans leurs désirs seront naturellement les premières servies. Qui donc a demandé une partie de campagne.

» — C’est Charlotte, a répondu sa sœur.

» — Nous avons un temps parfait pour cela. Réjouis-toi donc, Charlotte, nous ferons un pique-nique demain.

» — Bien loin dans les bois ?

» — Où tu voudras.

» — Et le déjeuner ?…

» — Tu commanderas ce que tu désireras, ou plutôt, non, vous commanderez chacune votre plat.

» — Oh ! ce serait si amusant de le faire cuire nous-mêmes.

» — Vous le voulez ? très bien, mes enfants, nous verrons laquelle de vous est la meilleure cuisinière.

» Charlotte était aux anges.

» Si je pouvais, je demanderais à rester et je tâcherais de