Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/113

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— Les voilà tous, dit-il, je vous félicite de leur trouvaille.

— Et j’en puis faire tout ce que je voudrai ?

— Même les faire imprimer dans les journaux ; ce n’est pas mon affaire ! Suis-je son ami, son parent ? En vérité, nous avons vécu longtemps sous le même toit ; mais il y en a tant avec lesquels j’ai vécu !

Je pris les papiers et me dépêchai de les emporter de peur que le capitaine ne se repentît de me les avoir donnés. On vint nous prévenir que l’occasion repartait dans une heure ; j’ordonnai d’atteler. Le capitaine entra dans la chambre lorsque je mettais déjà mon chapeau et il me sembla ne pas se préparer au départ. Il paraissait tout contraint et avait le regard froid.

— Mais vous, Maxime, est-ce que vous ne partez pas ?

— Non !

— Et pourquoi ?

— Je n’ai pas encore vu le commandant et je dois régler quelques affaires de service avec lui.

— Mais vous êtes allé chez lui ?

— Oui, j’y suis allé effectivement dit-i, en