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BALAOO

qui battaient la semelle autour de la grande caisse immobilisée de la diligence, apprirent que le charron exigeait une autre heure pour rajouter une pièce de bois à la jante. Alors, ils se décidèrent à renoncer, pour ce jour-là, à leur voyage, à cause de cette roue aléatoire.

De son côté, Patrice, en dépit de la répugnance qu’il avait à changer son plan d’action, voyant que la diligence lui faisait défaut, et plus décidé que jamais à quitter le pays, se résolut à courir à la gare où il était encore temps qu’il prît le train. Arrivé à la gare, la première personne qu’il aperçut fut Zoé qui semblait guetter sa venue.

Après ce qui s’était passé la veille au soir, il ne doutait point qu’elle ne fût là pour lui et que, ne l’ayant pas vu au manoir, elle n’eût averti ses frères qui l’avaient envoyée en surveillance.

Pendant ce temps-là, ils étaient peut-être en train de démolir la voie quelque part, à son intention. Car enfin, on n’était pas encore fixé sur le mystère du premier attentat ; et le moins que le juge d’instruction en laissât pressentir était qu’il avait retrouvé, autour du tunnel de la Cerdogne, quelques empreintes rappelant, à s’y méprendre, celles du plafond du Soleil Noir.

Patrice, après avoir évité le regard pourtant perspicace de Zoé, revint à l’auberge, « démonté » à un point que l’on ne saurait dire.

Enfin, la roue arriva, et, en même temps que la roue, une nouvelle série de voyageurs (frais débarqués du train) qui profitaient du retard de la diligence pour prendre, le jour même, cette « correspondance » inespérée avec le pays du Chevalet.

Ces nouveaux voyageurs étaient quatorze !