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BALAOO

monsieur Valentin, vous êtes des hommes morts !

M. Sagnier secoua la tête et dit d’une voix expirante :

— Ça n’est pas vrai ce que vous dites là, ça n’est pas possible !…

M. Valentin était de cet avis. Il susurra :

— Comment voulez-vous qu’ils se soient sauvés de la prison de Riom ? Ça n’est pas possible !

Décidément, c’était le mot de la situation, et tout le monde répéta :

— Non ! Non ! ça n’est pas possible !

M. le Maire souriait en regardant des gens qui avaient si peur !

— Allons, fit-il, mesdames, remettons-nous. Ce brave docteur a eu la berlue ! Madame Roubion, donnez-lui donc un verre de vin chaud à la cannelle, ça lui fera du bien !

— Je ne veux rien, dit le docteur, et il promena sur l’assemblée des yeux de plus en plus hagards.

M. le Maire haussa les épaules, et voyant, autour de lui, pareilles à des poules qui cherchent refuge sous l’aile de leur coq : Mme  Toussaint, Mme  Mure, Mme  Boche et Mlle  Franchet, il les renvoya à leur ouvrage. Elles s’en retournèrent dans la salle d’été avec des gloussements d’inquiétude ; mais, aussitôt qu’elles y furent, elles firent entendre de tels cris que ce fut au tour de ceux qui étaient restés dans la salle du cabaret d’aller les rejoindre. Mme  Toussaint, la mère Commère étaient en train de se livrer à une attaque de nerfs en règle : la robe de l’Impératrice avait disparu !…