Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
BALAOO

Tout le village, en une seconde, fut autour d’elle. Elle dit qu’elle apportait la réponse des Trois Frères et qu’elle voulait parler au maire. On lui apprit que le Maire, le Préfet, le chef de la Sûreté de Clermont, le colonel du Briage lui-même et deux commandants, finissaient de dîner au Soleil Noir.

Elle entra au Soleil Noir.

Une minute après, on l’introduisait auprès des autorités civiles et militaires.

Ce fut le Préfet, naturellement, qui interrogea :

— Approchez, mon enfant, lui dit-il comme s’il avait eu affaire à une jeune fille timide.

Mais Zoé approcha sans timidité. Elle tenait dans une main un paquet enveloppé dans un numéro de journal, qu’elle tendit au préfet.

— Voici leur réponse, dit-elle.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

— Regardez, vous le saurez, fit-elle, avec son aplomb ordinaire.

Après avoir promené les yeux sur tous les assistants pour leur faire comprendre son étonnement, M. Mathieu Delafosse prit le paquet des mains de Zoé et commença de le développer.

Ta curiosité de tous fut excitée à l’extrême quand, le premier papier enlevé, il s’en trouva un second tout maculé de taches sanglantes.

Rapidement, le Préfet ouvrit. Aussitôt, il déposa le paquet sur la table en laissant échapper une exclamation d’horreur. Ils étaient tous penchés sur lui ; ils crièrent tous d’horreur comme lui.

Dans le paquet, il y avait un doigt.

Quand l’émotion se fut un peu calmée, M. Mathieu