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BALAOO

la réponse tant attendue. M. Mathieu Delafosse l’ouvrit fébrilement et la lut d’un coup d’œil. Aussitôt, il laissa échapper l’expression de son mécontentement et de son indignation !

— Ça, par exemple, c’est le comble !

Et il passa la dépêche au colonel et au maire qui lurent : Impossible à Gouvernement entrer en pourparlers avec des gens qui se sont mis hors la loi. Il faut que force reste à la loi, mais, à cause docteur honorat, agissez avec prudence !

— Nous voilà bien avancés ! conclut le Maire.

— En somme, monsieur le Préfet, expliqua le colonel, le Gouvernement vous laisse toute la responsabilité des opérations. Moi, je ferai ce que vous me direz, mais, pas d’équivoque, je veux des ordres précis, et, du reste, je m’en lave les mains.

— Mais, qu’est-ce que je vais faire ? Qu’est-ce que je vais faire ? Vous voyez bien qu’ils vont le tuer ! s’exclamait M. Mathieu Delafosse.

— Ça, c’est sûr ! déclara Zoé, que tout le monde avait oublié.

Le Maire dit : « On pourrait télégraphier au ministre l’histoire du petit doigt, ça lui ferait peut-être prendre une décision ! »

Le préfet acquiesça : « Tout de suite ! » et il demanda une plume et de l’encre.

— Écoute, petite, je te garde à ma disposition jusqu’à ce que j’aie reçu une réponse du Ministère. Tu vas entrer dans cette salle à côté, il faut en finir !

— Eh bien ! finissez-en le plus tôt possible, conseilla Zoé, car ils commencent à s’impatienter dans la forêt.