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BALAOO

Cependant, à la longue, certains de ces renseignements se confirmaient. C’est ainsi qu’il était exact que Coriolis ne sortait plus sans le jeune Noël et qu’il semblait sur le tard s’être pris pour ce garçon timide et taciturne d’une affection insensée. Il lui faisait faire son droit !

Son droit ! Parole !… Noël était étudiant libre à la Faculté, et Coriolis l’accompagnait à tous les cours !

Qu’est-ce que cela signifiait et que pouvait bien cacher cette suprême fantaisie de l’ex-consul de Batavia ? C’est dans le moment que les Saint-Aubin, de Clermont, se posaient cette question avec anxiété et consternation, que le mariage de Patrice et de Madeleine fut décidé, tout d’un coup.

Coriolis hâta les choses avec frénésie. Les noces auraient lieu à Paris ; mais le vieil original n’avait point permis à Patrice de faire sa cour à Madeleine. Il trouvait cette vieille mode ridicule.

Le jeune homme ne devait venir à Paris que quarante-huit heures avant la cérémonie, qui aurait lieu dans une intimité d’autant plus stricte que les Saint-Aubin, retenus à Clermont par la goutte du père, n’y pourraient assister.

Seulement, le soir même des noces, les nouveaux époux devaient prendre le train d’Auvergne et aller embrasser les vieux avant de partir pour l’Italie où ils passeraient leur lune de miel.

Et Patrice arriva donc à Paris au train de sept heures quinze, comme le lui avait recommandé Coriolis.

Et il ne trouva personne à la gare.

Il en eut le cœur « serré ».

Sa malle sur une voiture, il donna l’adresse de la rue de Jussieu. C’est là que le vieil original s’était installé dans