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BALAOO

la plus funeste. Ainsi en arriva-t-il pour Patrice Saint-Aubin. Sa chère petite Madeleine étant quasi-expirante pour la troisième fois, dans cette misérable journée de noces, il résolut d’abréger ce premier voyage. Ils abandonnèrent le train à Moulins et se firent conduire à l’ancien hôtel de la gare.

Là, Patrice retint un appartement dont il n’eut point le temps d’apprécier tout le confort, car, comme il était descendu pour donner des ordres à l’aubergiste, il entendit un cri effrayant poussé par Madeleine : « Au secours !… » Tout ce qu’on peut mettre de terreur dans un cri se trouvait dans celui-là. L’aubergiste et Patrice sentirent leurs cheveux se dresser sur leurs têtes. Ils bondirent jusqu’à la chambre de la malheureuse. La jeune femme n’y était plus ; mais la fenêtre était grande ouverte sur la nuit.

Madeleine avait dû tenter une défense suprême. La marque de ses doigts ensanglantés fut retrouvée sur les draps arrachés du lit. Enfin une traînée de sang conduisait du lit à la fenêtre.