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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/361

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CHAPITRE VI

On retrouve les jeunes filles


Non, ce grand singe, habillé en homme et portant monocle comme Balaoo, ce n’était pas Balaoo. Quelques heures plus tard, on savait que c’était Gabriel, le grand chimpanzé oriental de Java, du Jardin des Plantes.

Comme il avait déjà fait maintes farces et, qu’à plusieurs reprises, il s’était montré d’une certaine humeur farouche, on eût tôt expliqué sa formidable incartade. Il avait profité, le premier, de la négligence soulographique du gardien, habitué du père Lunette, et avait pris ainsi la clef des toits.

Fallait-il s’étonner qu’avec son instinct irrésistible d’imitation et d’assimilation, il eût chipé un complet pour s’en vêtir ? Non ! à ce point de vue, il ne faut s’étonner de rien chez les singes.

La cage de Gabriel, au Jardin des Plantes, était double comme beaucoup d’autres cages, avec une chambre grillée en plein air et une autre chambre grillée à l’intérieur de la ménagerie. On avait accoutumé de laisser la porte de communication de Gabriel ouverte, de telle sorte que le prisonnier pût, selon l’heure ou la température, aller chercher l’ombre ou le soleil. Comme le gardien ou le visiteur ne peut voir qu’une seule chambre à la fois, chacun avait dû croire Gabriel dans la seconde quand il re-