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CHAPITRE VII

pauvre balaoo !


Depuis des heures, Coriolis, les vêtements déchirés, le visage ensanglanté par les épines et les ronces, écarte vainement des branches.

Il ne retrouve plus la carrière de Pierrefeu que surplombe le Grand Hêtre bien connu de sa jeunesse. Il est perdu dans la forêt. Il est venu là tout seul, ne voulant plus mêler personne à sa terrible histoire de famille et ne sachant quelle dernière funeste surprise l’attend à l’étrange rendez-vous fixé par Balaoo.

Et d’abord, qui l’eût accompagné ? N’est-il point seul désormais sur la terre ? Patrice, que l’on soigne à Clermont, n’a point voulu le recevoir, l’accusant de tous les crimes dans un délire où peut-être sombre sa raison.

La petite Zoé, dont il a voulu faire une demoiselle pour Balaoo au temps où il espérait, dans sa folie extraordinaire, pouvoir faire accorder un état civil « au fils de la forêt de Bandang », la petite Zoé, frappée au cœur par l’amour criminel de Balaoo pour Madeleine, se meurt dans les bras de Gertrude. Toutes deux également ont fui sa demeure et ne le veulent plus connaître.

Et sa fille ! Où est sa fille ? Est-il vrai que le monstre l’ait tuée plutôt que de se voir séparé d’elle ? Et va-t-il se trouver en face du cadavre de son enfant ?