Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
BALAOO

— Eh bien ! quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? s’écria l’oncle, et tout le monde courut à la cuisine. Zoé était en larmes.

— Qu’est-ce qu’il y a ? Où est Noël ? demanda Coriolis.

— Oh ! ce n’est rien, fit Zoé dans ses pleurs. C’est Noël qui m’a tiré les cheveux et qui m’a dit que j’étais laide !

— Pourquoi t’a-t-il tiré les cheveux ? tu l’auras encore taquiné ?.

— Non ! je lui ai dit qu’il était beau et il a cru que je me moquais de lui…

— Il a bien fait… Vous êtes toujours à vous moquer de lui. Vous finirez par lui rendre la vie insupportable, à ce garçon, déclara péremptoirement l’oncle qui avait oublié, pour sa part, la raclée de coups de bâton dont il venait de lui caresser les côtes.

On se leva de table. La nuit était venue,. L’oncle trouva que Patrice devait être bien fatigué et lui ordonna de s’aller coucher. Obéissant, le jeune homme lui souhaita le bonsoir et tendit sa main à Madeleine.

— Embrasse-la ! permit Coriolis.

Patrice approcha ses lèvres du front de sa fiancée. Et il ne pouvait s’empêcher alors de penser : « Bien sûr, il va tonner ! » mais Madeleine fut embrassée par Patrice et il ne tonna point. Le jeune homme avait essayé, en même temps, de saisir la main de Madeleine, dans l’ombre, pour la lui serrer gentiment comme font les amoureux, mais, cette main, il ne la trouva pas. Il en fut encore tout marri. J Décidément, Madeleine était bien indifférente. Tout triste, il remonta dans sa chambre.

— Si tu as besoin de quelque chose, frappe au plafond ;