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BALAOO

« Il sera reparti, laissez-le !… C’est pas la peine, allez, je saurai bien lui raconter quelque chose demain.

Et tout à coup, sous lui, une grosse voix éraillée, la voix de la mère, cria :

— Rentrez donc ! Vous le retrouverez toujours bien !

Tes deux autres, après un dernier coup d’œil autour d’eux, rentrèrent, et la porte fut refermée et le carré de lumière, sur la route, disparut.

Patrice se disposait déjà à se laisser glisser de son toit, quand il distingua encore très nettement la voix éraillée qui disait :

— Mais, enfin, Zoé, quéqu’il a eu à courir comme ça ?

Et Zoé répondait :

Bien sûr qu’il aura vu quèque chose, sans ça, il ne m’aurait pas demandé la chaussette !

— Montre-moi ça ! ordonna la grosse voix.

Étonné d’entendre aussi nettement ce qui se disait à l’intérieur de la masure alors que la porte en était fermée, Patrice examina le toit autour de lui. Une lueur filtrait presque sous son coude, entre le chaume. C’était certainement par là qu’il entendait. Il y avait là une ouverture, une usure du chaume, une pourriture du toit. Tout doucement, il écarta la vieille paille et, non seulement il put entendre, mais il put voir.