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Page:Leroux - Confitou.djvu/134

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XII


Saint-Rémy-en-Valois ne se trouve point sur l’un des grands chemins de France. Blottie dans une boucle de rivière, à l’orée d’un bois profond, la petite ville reste isolée en dépit du bout de ligne qui la rattache, d’une part à la capitale, et d’autre part aux cités industrielles des provinces du Nord. En dehors des nouvelles officielles que lui apportaient les communiqués, elle n’avait, pour la renseigner sur la guerre, que les vagues rumeurs qui lui venaient de l’institut Raucoux-Desmares, et que le bruit du canon qui se rapprochait.

Bientôt elle fut traversée par un nouveau flot de « réfugiés » qui ne s’arrêtaient un instant que pour semer la panique et raconter des histoires terribles. C’était, le long de la route, un peuple éperdu, sans ressources, fuyant moins la guerre que les meurtres, les incendies, les viols, les mutilations. Devant de