Page:Leroux - Confitou.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
7

bêtise. Un fusil et mourir ! Un ordre l’avait retenu à son institut de Saint-Rémy-en-Valois, c’est-à-dire à son devoir, au poste où il était susceptible de rendre le plus de services à son pays. Et, de fait, dans ce palais de la science bienfaisante, à l’édification duquel il avait consacré la plus grande partie de sa fortune, et qui avait ouvert ses salles transformées en dortoirs aux premières victimes des combats du Nord, Raucoux-Desmares venait d’avoir l’occasion de prouver l’efficacité incomparable d’un nouvel antiseptique découvert quelques semaines plus tôt, après deux années de travaux assidus. Désormais, les blessures les plus affreuses changeaient d’aspect en moins de huit jours, et les gangrènes étaient enrayées. On avait fait entendre au professeur que l’homme qui venait de remporter un tel triomphe sur la mort, dans son laboratoire, avait mieux encore à faire que d’exposer sa vie sur un champ de bataille. Il avait obéi, mais il n’avait pas été persuadé…

Nous avons dit que Raucoux-Desmares avait deux bonnes raisons pour vouloir se battre. Nous connaissons la première ; la seconde… mais suivons le professeur qui a repris sa route ; maintenant il se dirige hâtivement vers