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CONFITOU

de la Bibliothèque ? Fu safiez purtant pien qu’il était officier de réserve dans le même régiment avec fotre beau-frère et fotre cousin Fritz ? (les autres convives sont présentés, nouvelles poignées de mains, salutations). Ia ! Ia ! c’est une féritable petite fête te famille !… Feuillez fous asseoir, che fous en prie ! Un siège pour herr professor ! Il fa nous faire cet honneur de poire un peu de pon champagne afec nous !… Il le connaît ! C’est du champagne de sa cave !…

Éclat de rire général, sourire de Raucoux-Desmares. Les martyrs souriaient dans le cirque ; il se demanda ce qu’il devait penser du singulier hasard qui réunissait chez lui, en ce jour de guerre, les parents et les amis qui étaient venus, en temps de paix, passer à différentes reprises quelques semaines de congé sous son toit. Ne devait-il pas, pour apprécier la valeur d’une telle coïncidence, la rapprocher de celle qui faisait justement revenir dans les villes et les villages, avec les régiments ennemis, les employés d’outre-Rhin, les individualités plus ou moins « naturalisées » qui en avaient disparu subitement, quelques jours avant la déclaration de guerre ? Tous ces messieurs, pendant qu’il les traitait alors de son