sirent au milieu de la cour. Des voix disaient : Es ist die mutter ! es ist die mutter ! (c’est la mère, c’est la mère !) et elles expliquaient qu’on la mettait là pour qu’elle ne perdît rien du spectacle. Quant à la malheureuse, elle ne semblait point avoir bien conscience de ce qui se passait autour d’elle. Elle se laissait conduire avec docilité.
Son fils fut amené entre deux soldats. Elle lui sourit.
Décidément, Mme Lavallette devait toujours sourire, quels que fussent les événements.
L’adolescent portait haut la tête. Il avait son uniforme de collégien. Il avait glissé une main entre deux boutons de sa tunique. Il avait sa figure grave de toujours, mais ses yeux brillaient d’un feu inusité. Quand il aperçut sa mère, il eut un léger mouvement de surprise, vite réprimé.
— Adieu, ma mère ! lui dit-il…
Elle continua de lui sourire.
On le colla contre le mur. Il refusa de se laisser bander les yeux. C’est l’oncle Moritz qui, d’une voix affreuse et avec sa figure de plus en plus terrible, commanda le feu. Dès que Confitou vit les soldats mettre Louis en