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CONFITOU

— Les sauvages ! les sauvages ! glapissait Freda.

Au lointain, la voix du canon se faisait à nouveau entendre, et aussi, assez distinctement, du côté de la boucle de la rivière, le déchirement de la mousqueterie et des mitrailleuses.

— Mon Dieu ! Si les Français revenaient !… soupira le professeur.

On entendit une forte explosion. C’était le reste du pont que l’on faisait sauter. Puis il y eut des sifflements au-dessus de leurs têtes. Un obus éclata au fond d’un cul-de-sac avec un tumulte inouï. Un enfant pleura derrière eux. C’était Confitou qui venait de les rejoindre. Ils l’avaient oublié. Ils constatèrent en même temps qu’ils se trouvaient à deux pas de chez eux.

— Rentrons, dit Confitou, j’ai peur !…

Le professeur fit rentrer sa femme et Confitou.

La Génie Boulard et les petits réfugiés étaient déjà dans la cave. Freda, comme une femme à bout de ses nerfs, éclata en sanglots. Le professeur voulut l’entraîner, la faire descendre, elle aussi, dans la cave, où elle serait à l’abri du bombardement. Elle s’y refusa.