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Page:Leroux - Confitou.djvu/271

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CONFITOU
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crédule à des propos qu’elle avait jugés, dès l’abord, extravagants. Ses yeux agrandis reflétaient un état d’âme qui pouvait difficilement s’exprimer par la parole et où il y avait, sous une stupéfaction immense, une douleur certaine et aussi, quand elle eut jeté un regard dans la rue, entre deux rideaux, un commencement de colère.

Les siens fuyaient !

Oui, oui ! c’étaient toujours les siens ! C’est en vain qu’elle les avait reniés : l’affreuse anxiété qui lui pinçait le cœur à la faire crier. le frémissement subit de tout son être, la révolte de sa raison devant le spectacle de la Déroute l’eussent renseignée définitivement sur la qualité de ses sentiments, si elle avait eu encore besoin de se connaître, elle qui, une heure auparavant, avait proclamé qu’elle ne connaissait plus ce peuple !

Ô douleur !… Cette déroute était la sienne ! Et si elle avait pu, de ses bras fragiles, arrêter ce torrent de vaincus et les rejeter dans la bataille, avec quelle joie elle eût payé de son sang son geste de guerrière ! ö honte ! Cette honte était la sienne ! Les hommes de son pays fuyaient ! Et de quelle fuite ! Ô colère !…