Page:Leroux - Confitou.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

284
CONFITOU

cupé, enflammé, grisé, enthousiasmé, confondu, terrorisé par la pensée de cet acte inexplicable, qu’il ne s’apercevait point que sa course passait à travers les balles.

Il espérait trouver Confitou sous les hallettes. Par là, Confitou jouait souvent et justement à cache-cache. C’étaient de petites halles installées à demeure sur la place du marché, derrière la mairie. Confitou avait pu trouver par là un merveilleux refuge.

Son père, en débouchant sur la place, n’eut pas à le chercher. Il le découvrit tout de suite. Confitou était debout sur une hallette, un énorme revolver au poing, et saluait de cris enthousiastes les soldats français qui occupaient déjà une partie de la ville.

Raucoux-Desmares se jeta sur son fils, l’enferma dans ses bras, et continua sa course jusqu’à la mairie. Il gravit rapidement un escalier, poussa une porte, se trouva dans le bureau de Clamart, déposa Confitou, lui prit son énorme revolver qu’il mit sur sa table, et demanda à son enfant :

— Pourquoi l’as-tu tué ?…