tique durant ces derniers jours, et de sa récente faiblesse morale.
Cette raison n’était ni plus ni moins que la crainte de la défaite.
Tant qu’il avait pu croire à la victoire enchantée, annoncée si joliment par les communiqués à la craie que les jeunes classes enthousiastes étalaient sur les panneaux des trains de mobilisation, lesquels « ne prenaient de voyageurs que pour Berlin », il lui avait été facile de suivre le programme qu’il s’était tracé et qui consistait simplement à oublier que sa femme était Allemande…
Cette générosité, qui était bien dans ses idées d’avant la guerre, lui avait été rendue facile par les événements du début : chaque fois que l’on rencontrait l’ennemi, on le battait ; il n’en restait plus rien ; nos 75 l’anéantissaient par bataillons ; nous étions les maîtres des cimes et de la crête des Vosges et nous avancions, triomphants, dans la plaine d’Alsace.
Sans doute son esprit critique était-il resté trop éveillé pour qu’il partageât sans réserve l’opinion des emballés qui nous voyaient revenus de Berlin « pour les vendanges », mais le moyen, avec des succès qui annonçaient