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Page:Leroux - De l'humanité, de son principe, et de son avenir, Tome 1, 1860.djvu/258

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d’immensité et d’éternité ; non, le ciel est ce qui se manifeste par cet infini créé, l’infini véritable qui est sous cet infini créé ; le ciel est Dieu lui-même. Et le ciel ne se voit pas ; Dieu ne se voit pas. Il est l’infini : donc il n’est contenu en aucun lieu. Il est l’éternel : donc il n’est contenu en aucun temps. Mais, pour n’être contenu en aucun lieu et en aucun temps, il n’en est pas moins en tout lieu et en tout temps, en tout point de l’espace et de la durée ; et il est l’infini et l’éternel dans chaque point de l’espace et de la durée. Ainsi le ciel, qui comprend tout, est aussi dans tout. Il se manifeste dans tout. On met Dieu bien loin de la terre, bien loin de nous. Mais Dieu pourtant est partout, Dieu est en nous à tous les moments de notre existence ; car nous ne pouvons pas vivre sans lui, et nous vivons en lui : in Deo vivimus, et movemur, et sumus, comme dit S Paul. Donc le ciel existe doublement, pour ainsi dire, en ce sens qu’il est et se manifeste. Invisible, il est l’infini, il est Dieu. Visible, il est le fini, il est la vie par Dieu au sein de chaque créature. L’invisible devient visible sans cesser d’être l’invisible. L’infini se réalise sans cesser d’être l’infini. Les créatures progressent en Dieu sans que Dieu