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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/140

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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

pas une ombre, pas un fantôme, quelqu’un de bien vivant, qui a peut-être… quand je dis peut-être… qui a dû assister à… à l’affaire… en tous cas (et elle se penche à son oreille), qui t’aura vu, dans la forêt, mettre le cadavre dans la malle !… Voilà ce que je pense… quelqu’un qui ne veut pas se compromettre, qui ne veut faire aucune dénonciation, mais qui connaît Marthe et son caractère mystique… et qui a trouvé ce moyen de la mettre sur la trace. Voilà ce que je crois, et c’est beaucoup plus grave que toutes vos histoires de fantômes…

— Oh ! fit Jacques, qui s’arrêta et s’appuya contre un arbre, car il ne pouvait plus marcher… si nous en sommes là !

— Il faut savoir si nous en sommes là !… et dans ce cas…

— Dans ce cas ?…

— Agir… et agir sans perdre une minute… »

Fanny le prit sous le bras, l’entraînant, essayant de lui passer un peu de son courage. Mais chez Jacques la volonté chancelait.