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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/206

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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

rons un docteur de ma connaissance. Voici le petit jour, faisons nos valises. »

Avant de partir, ils laissèrent une lettre pour Mme de la Bossière, dans laquelle ils prenaient fort dignement congé. En somme, s’ils n’avaient pas été là, M. de la Bossière serait encore mort !… Fanny avait fait donner des ordres au chauffeur pour qu’il se mît à la disposition de ces messieurs, dès la première heure du jour.

Comme l’auto descendait sur Juvisy et qu’ils arrivaient près de la rive, non loin de la petite maison du bord de l’eau, Moutier ordonna l’arrêt. Il venait d’apercevoir, au coin du petit bois de trembles, la silhouette falote de Marthe Saint-Firmin. Elle se tenait là comme si elle l’attendait, comme si elle était sûre qu’elle le verrait passer.

« Qui est-ce ? demanda Jaloux.

— C’est cette Marthe dont je vous ai parlé, vous savez, la Marthe au fantôme… Descendez !… »

Ils s’en furent tous deux vers elle. Elle les salua de la tête et leur dit, sans émotion apparente :

« Alors, c’est vrai que vous avez réussi à le faire revivre ? Je n’ai pas vu André depuis… je voudrais bien avoir des nouvelles !… »

Les deux hommes se regardèrent.

« C’est vrai, dit le docteur Moutier, que nous avons été assez heureux pour sauver M. de la Bossière mais comment savez-vous que nous l’avons fait revivre ?

— C’est André qui me l’a dit…