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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/23

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UN DÉPART PRÉCIPITÉ
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par le rassurer d’un geste. Non, il n’était pas malade…

« Mais d’où reviens-tu ? Que t’es-t-il arrivé ?…

— Il ne m’est rien arrivé ! rien ! rien !… seulement voilà, je suis obligé de partir !

— Partir ?… Pas pour longtemps ?…

— Est-ce qu’on sait ?… en voyage !…

— Tu vas voyager… et où ?…

— Il faut que j’aille en Amérique… pour les affaires… pour les affaires…

— Mais il n’y a rien là que de très naturel… pourquoi t’émeus-tu à ce point ?

— C’est l’idée de quitter la Roseraie et les petits… tu comprends !… l’idée de quitter Germaine et François

— Veux-tu que je parte à ta place ?… si c’est possible !… avait demandé Jacques.

— Non, non ! ça n’est pas possible, avait répondu André avec un soupir… ça n’est pas possible… c’est moi qui dois m’en aller !…

— Eh bien ! pourquoi n’emmènes-tu pas les enfants avec toi ?

— J’y ai bien pensé… mais en ce moment, je ne peux pas… je ne peux pas !… Non !… plus tard !… plus tard, je t’écrirai de me les amener… dans quelques mois…

— Dans quelques mois ?…

— Ne me demande plus rien !… plus rien !… mais en attendant, soigne-les bien, n’est-ce pas ?… aime-les bien ! » Et il avait ouvert les bras, et les deux frères s’étaient donné une longue accolade…

« Je ne puis rien vous dire d’autre, avait-il