« Pourquoi me regardez-vous ainsi ?… » finit-elle par lui demander.
L’autre ne lui répondit point tout d’abord, comme si cette question mettait du temps à lui parvenir.
Enfin, ses lèvres remuèrent et les quelques paroles qui s’en échappèrent firent se dresser dans un désarroi indescriptible Mme de la Bossière.
« Pourquoi je vous regarde ainsi ?… Parce que c’est vous qui êtes cause de tout !… Parce que c’est pour vous qu’il a tué !… André m’a tout dit, il y a six jours, lors de sa dernière visite. Il ne veut pas que je continue à soupçonner plus longtemps mon mari… Jacques de la Bossière est né du sang de Caïn !… Mais c’est vous qui avez armé sa main !… Allez ! Allez ! mais allez-vous-en donc !… Ah ! surtout qu’il n’arrive rien aux enfants !… j’ai vu Mlle Hélier !… »
À ce nom, Fanny retrouva son souffle…
« C’est elle qui vous a suggéré toutes ces horreurs ! Elle veut se venger de ce que je l’ai chassée !… Ah ! Marthe ! Marthe ! ma petite Marthe ! reprenez vos sens, rappelez vos esprits ! est-ce bien vous qui nous parlez ainsi ! vous qui avez trouvé auprès de nous des amis, ma petite Marthe, de vrais amis ! Songez donc à ce qui arriverait si l’on vous entendait répéter de pareilles abominations !… c’est épouvantable !… »
Et Fanny s’écroula sur un meuble, la figure dans les mains, comme en proie au désespoir