Aller au contenu

Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
240
L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

fenêtre et de se sauver par la fenêtre en laissant derrière lui, dans l’air qui soulève le rideau, le bruit léger de sa chaîne…

Jacques se précipite sur cette fenêtre pour la refermer derrière le fantôme, mais la fenêtre résiste à son effort, parce que, du volet rabattu par le vent, une chaînette qui sert à l’ordinaire à retenir le volet contre la muraille, pend jusque sur la pierre de la croisée et promène çà et là son tintinnabulant cliquetis d’acier…

Alors Jacques éclate de rire, d’un rire énorme, colossal, d’un rire qui secoue de dessus sa poitrine le poids formidable de tous les fantômes de la terre !… Il rit… Il rit… jusqu’au moment où il aperçoit sur la table de la petite pièce, une simple bougie coiffée de son petit casque d’argent !

Cette bougie était celle qui éclairait Jacques six jours auparavant, lorsque celui-ci lisait ou plutôt faisait semblant de lire son journal… le journal est encore par terre… personne ne l’a ramassé… mais la bougie, elle… la bougie qui brûlait, lorsque Jacques a bondi vers la porte et a refermé la porte, il y a six jours… qui donc l’a éteinte ?… qui donc l’a coiffée de son petit casque d’argent ?…