Aller au contenu

Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
SI LAZARE AVAIT PARLÉ
65

secours de ses apparitions, allait vous mettre sur les traces d’un crime et vous faire arrêter l’assassin, hein ! vous y croiriez après cela, aux fantômes !… »

Jacques ne répondit pas, il fit quelques pas, haussa les épaules et laissa tomber ces mots :

« Vous ne savez pas ce qu’elle nous a dit hier ? Elle nous a dit que mon frère avait été tué en automobile !…

— Ah ! ah ! c’est un renseignement précis !… s’exclama le docteur, en rabaissant brusquement ses lunettes sur son nez et en regardant Jacques avec son meilleur sourire.

— Mon Dieu ! je trouve que cette petite raconte tout simplement tout ce qui lui passe par la tête…

— C’est peut-être exact, et je le crois comme vous. Après l’avoir examinée, étudiée… mais enfin on ne saurait rien affirmer… d’une façon absolue !… Quand Jaloux viendra, je lui soumettrai le cas…

— Vous n’allez cependant pas me dire que Jaloux croit sérieusement à l’intervention des morts !…

— À l’intervention possible des morts… Il se contente de cela pour l’instant…

— Mon cher, laissez-moi tranquille, quand on est mort c’est pour longtemps… et nous ne saurons jamais ce qui se passe dans ce pays-là !… personne n’en est revenu.

— Vous oubliez Lazare qui en est revenu vivant !…

— Oui, Lazare ! Eh bien, Lazare ! Pourquoi