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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/85

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LES THÉORIES DU DOCTEUR CARREL
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— Mais je ne vous ai jamais traité de charlatan !…

— Vous l’avez pensé ! Silentium ! Cela est daté du 17 septembre 1901 et intitulé en article leading : Un déjeuner de savants ! et en sous-titre, nous voyons ceci : Ils y discutent sur la vivisection des condamnés à mort et laissent entrevoir l’espoir de ressusciter les hommes !

— Bigre ? fit Jacques.

— Ah ! mon chéri, soyez sérieux, pria gentiment Fanny.

— À ce déjeuner, continua le directeur de la Médecine astrale, il y avait les premières personnalités de la Science et ce génie français qui a été obligé de s’expatrier en Amérique, parce que, en France, on le trouvait « trop avancé », trop audacieux, bref, parce qu’on ne le comprenait pas ! J’ai nommé le Dr Carrel !

— Connu, dit Jacques.

— Or, voici ce que disait le Dr Carrel à ce déjeuner. Je lis, monsieur, je lis le Matin : « Je n’hésiterai point, reprit à son tour le Dr Carrel, à demander à ce qu’on me livrât, de son plein gré, un condamné à mort pour qu’il me fût possible de faire sur lui des expériences qui ne seraient point nécessairement mortelles mais qui seraient bien utiles à la chirurgie actuelle. Quelles seraient ces expériences ? Elles seraient avant tout prudentes… mais ce qu’il faut chercher, ce qu’il faut étudier sans relâche, ce sont les méthodes de conservation des organes et des tissus et le secret de les faire revivre… »