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ÉTRANGE ATTITUDE D’UN TRAIN

nez !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ici, il est nécessaire de publier un plan.

Plan

Mais vraiment, je crois absolument inutile de publier les noms des stations A et B. Ce qui va arriver est mathématique, si j’ose dire, et les noms de ces stations ne sauraient rien empêcher. Du reste, il vaut mieux réduire les données du problème de cette épouvantable catastrophe à deux points A et B et à une ligne AB. Ce sera plus clair.

Allons à la station A. Le sémaphoriste de la station A entend le ting ! qui annonce que le rapide attendu vient de passer la station B et de s’engager dans la section du bloc-système qui commence à la station A et finit à la station B. Mais le train va de B à A. Il est sur la ligne BA, c’est clair. Le sémaphore, en A, annonce le train avec son petit bras jaune, avec son ting ! Et le sémaphoriste trompe pour avertir le chef de service.

Le sémaphoriste de la station A attend le train, attend le train, attend le train ! Il devrait être là, le train. C’est un train qui fait « du 90 » à l’heure, et, comme il est en retard, il fait même « du 110 » et « du 115 et du 120 ! » Il y a peut-être 4 ou 5 kilomètres au maximum entre la station A et la station B. Le sémaphoriste, mort d’effroi de ne pas voir apparaître le train, crie au chef de service qui vient vers lui que le train devrait être passé ! Le chef de service, qui est le chef de gare, se précipite à son télégraphe et télégraphie à la station B : « Train signalé pas arrivé ! » La station B répond : « Farceur ! » La station A : « C’est sérieux. Que faire ? Horrible anxiété. » La station B : « Va raconter ça à Dache. » La station A : « Devons redouter catastrophe ; courons sur