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VIII

OÙ THÉOPHRASTE MANQUE UN BROCHET DE QUATRE LIVRES ET APPREND, SUR SON COMPTE, DES HISTOIRES QU’IL NE SOUPÇONNAIT PAS.


Le lendemain de ce jour, Théophraste et Marceline regagnaient les joies calmes de la villa « Flots d’Azur ». Théophraste ne disait mot et Marceline n’avait garde de l’interroger. Marceline ne savait rien encore de l’épouvantable malheur. Une consternation parfaite était répandue sur les traits de Théophraste ; quelquefois, des larmes emplissaient ses bons yeux sans qu’il donnât à son épouse la raison de cet apitoiement humide.

Adolphe devait les venir rejoindre dans les quarante-huit heures. Deux jours se passèrent, fort tristes, à la villa. Marceline vaquait aux soins du ménage et Théophraste préparait en silence ses engins de pêche ; mais, comme un soleil joyeux se leva sur la troisième journée, Théophraste, qui avait passé une bonne nuit, montra un visage reposé, un regard moins inquiet et un commencement de sourire. Par le train de onze