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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/100

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GASTON LEROUX

Corbillères continuaient parce que Bénédict Masson n’était pas mort !…

Il répondit au vieillard excité :

— Alors, vous avez trouvé cela, vous ?

— Monsieur, lui répliqua l’autre, qui paraissait de plus en plus énervé, je vais vous dire tout à l’heure ce que j’ai trouvé !…

— Oh ! je vous le dis d’avance, moi, ricana M. Bessières, vous n’avez pu trouver mieux. Songez donc !… réfléchissez donc un peu, cher monsieur !… (À propos, vous ne m’avez pas dit encore votre nom, mais c’est une formalité dont se chargera tout à l’heure mon secrétaire). Voilà donc où nous en sommes : Bénédict Masson n’est pas mort, mais il a été guillotiné…

— Non, monsieur !…

— Comment ! il n’a pas été guillotiné ?

— Si, monsieur !

— Alors, il est mort ?

— Non, monsieur !… Monsieur ! Monsieur !… laissez-moi vous expliquer !… Monsieur, ne vous en allez pas !… Monsieur, ne me prenez pas pour un fou !… Écoutez-moi !… Vous saurez tout !… et vous me rendrez ma fille !…

— Monsieur, je n’ai pas l’honneur de la connaître !… et j’ai un rendez-vous pressé !… Mais voici monsieur qui est ici comme un autre moi-même, à qui vous allez donner vos nom, prénoms et qualités, et qui ne vous refusera rien de ce qui peut vous être agréable !…

— Ma fille, monsieur !…

— Il vous la rendra !… Nous n’avons rien à vous refuser !

Là-dessus, M. Bessières, qui avait fait un certain signe à son pseudo-secrétaire, s’empressa de laisser le visiteur en tête à tête avec cet « autre lui-même »…