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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/105

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LA MACHINE À ASSASSINER
101

— Non ! chez l’horloger !…

— Chez l’horloger !… Qu’est-ce qu’un horloger peut bien…

— Pardon !… Le prosecteur habite chez l’horloger !

— Ah ! oui…

— Écoutez !… tout cela est bien extraordinaire !… Ce n’est pas moi qui vous contredirai !… Mais, par principe, moi, j’écoute toujours, parce que, par principe, je ne suis jamais sûr de rien !… Eh bien ! voilà ce qu’il m’a raconté, le vieux… Il aurait fabriqué un automate !…

— Un automate ?…

— Oui, un automate !… Ne me regardez pas comme ça, patron, ou je n’aurai jamais la force de continuer…

— Continuez, Lebouc ; je ne vous regarde plus !…

— Mais vous continuez à m’écouter ?

— Pour vous faire plaisir !… Allons, sortez-moi votre histoire… Le fou a inventé un automate…

— Oui ! un automate dont le prosecteur a habillé l’armature intérieure d’un réseau de nerfs !…

— Quoi ! de nerfs ?… des cordes à violon ?…

— Non ! non !… de nerfs ! de vrais nerfs humains !…

— Vous êtes malade !… Comment vivraient-ils, ces nerfs ?

— Eh bien ! ils baigneraient dans un liquide qui ne serait autre que le sérum dont Rockefeller se sert pour entretenir indéfiniment la vie des tissus !… et qu’ils auraient soumis, en plus, à l’action du radium !

— Vous m’impressionnez, Lebouc !… et alors ?

— Et alors, c’est bien simple ! il ne manquait à leur machine qu’un cerveau !… Ils lui ont collé celui de Bénédict Masson !…

Nous ne pouvons, pour rendre à peu près l’effet produit