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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/115

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LA MACHINE À ASSASSINER
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concerne, par le même personnage dans la chambre même de M. Birouste ! Enfin voici l’attestation de trois experts assermentés auxquels M. Gassier a fait soumettre ces papiers en même temps que des documents de la main de Bénédict Masson produits au procès. Ils concluent tous trois qu’il n’y a aucun doute à avoir !… que c’est la même écriture et que c’est le même individu qui l’a tracée !…

C’était au tour de M. Bessières d’être maintenant un peu pâle… Il se leva, les sourcils froncés, les lèvres frémissantes…

— Voulez-vous me laisser ces documents, monsieur ?

— J’y vois d’autant moins d’inconvénient, répondit M. Lavieuville, que je sais que M. Gassier en a fait prendre les photographies…

Et comme M. Bessières se taisait et restait debout, il comprit que la séance était terminée…

— Je vous laisse également mon adresse, monsieur le directeur, si, par hasard, vous aviez besoin de moi…

— Oh ! monsieur… vous entendrez parler de nous !… lui répliqua M. Bessières, c’est bien la moindre des choses que nous essayions de vous faire rentrer en possession de votre auto et de vos quinze mille francs !…

M. Lavieuville salua et s’en alla, dissimulant sous un sourire de commande le mécontentement où il était de cette réception… Il s’attendait à tout, excepté à cette ironie de glace sous laquelle il entrevoyait une pensée singulièrement hostile.

La porte ne fut pas plus tôt fermée sur le marguillier que M. Bessières éclata.

— Ah ! je ne marche pas ! s’écria-t-il en s’avançant sur M. Lebouc, qui jusqu’alors n’avait pas bronché derrière son écritoire, sur laquelle il était resté penché, prenant hâtivement des notes. Non ! ils ne m’auront pas ! je vous en fiche mon billet, Lebouc !… Tout cela