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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/117

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LA MACHINE À ASSASSINER
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— Eh bien ! qu’est-ce que vous pensez de tout cela, vous ?

— Je pense que ce qu’il y aurait de mieux à faire, ce serait d’interroger au plus tôt le prosecteur lui-même, ce Jacques Cotentin qui, d’après M. le professeur Thuillier, fait revivre indéfiniment, avec son sérum, les tissus, les nerfs et même les cerveaux !

— Encore un farceur !…

— Ce n’est pas l’avis de M. le professeur Thuillier !

— Après tout, vous avez raison, Lebouc ! C’est le plus simple !… Tâchez de me trouver cet homme-là au plus tôt, et amenez-le-moi !

— Monsieur, j’ai justement beaucoup de chances de le trouver à Corbillères, où vous m’envoyez !…

— Comment cela ?

— L’entrée de M. Lavieuville, et aussi, il faut bien le dire, monsieur le directeur, l’état d’esprit dans lequel vous vous trouviez, ne m’a pas permis de vous rapporter jusqu’à la fin les propos un peu extravagants de l’horloger…

— Vous êtes modeste, monsieur, dans vos qualificatifs.

— Mon système, monsieur le directeur, est de ne point juger les propos, mais de retenir les faits ! Eh bien ! un fait m’a frappé dans ce que m’a dit ce vieillard excité. C’est que, dans leurs recherches, le prosecteur et lui ont été conduits à Corbillères par les événements, ont pénétré dans la demeure de Bénédict Masson, y ont relevé les traces terribles du passage de la poupée et le peignoir ensanglanté de la pauvre Christine Norbert, qu’ils n’ont pas plus retrouvée, elle, que l’on n’a retrouvé les premières victimes de Bénédict Masson !

— Et vous ne me disiez pas cela, Lebouc ?

— Monsieur, mon système est de procéder par ordre…

— Et le prosecteur ! Où est-il ? Je veux voir tout de suite le prosecteur !…