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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/119

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LA MACHINE À ASSASSINER
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XI

LA POUPÉE SANGLANTE

C’est sous ce titre : la Poupée sanglante que, le lendemain matin, le journal l’Époque publiait, en première colonne, un article qui produisit d’abord un effet de stupeur sur tous les lecteurs de cet organe, lequel passait généralement pour sérieux et dont les informations étaient reproduites dans la presse du monde entier.

Ce titre était accompagné de sous-titres sensationnels qui annonçaient un événement inouï, invraisemblable, dépassant tout ce que l’imagination la plus folle était capable d’inventer dans le domaine de la science et du crime, double abîme insondable.

En même temps, dans un « chapeau », le journal prenait des précautions, mettait ses lecteurs en garde contre les surprises de la première heure, leur conseillait d’attendre que les services de la grande presse eussent eu le temps de contrôler les faits, avant de les juger. Quant à lui, il remplissait un office qui était, pour le moment, de pure information.

Il se bornait à narrer dans tous leurs détails les événements qui s’étaient produits la veille dans le cabinet du directeur de la Sûreté générale, les conversations qui s’y étaient tenues, les déclarations qui y avaient été faites, et cela d’une façon si précise que le rouleau ou le disque