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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/166

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GASTON LEROUX

(pas plus du reste que Bénédict Masson) n’en avaient certainement usé…

Alors ?…

Alors, il y avait donc d’autres pistolets à trocard ?…

On entrait là dans un ordre d’idées où le marquis, dont on n’avait plus de nouvelles depuis la cérémonie funèbre de Coulteray, se trouvait forcément mêlé, et d’où la possibilité de la preuve de l’innocence de Bénédict, et, en conséquence, de celle de la poupée, semblait ressortir avec un si subit éclat que Jacques Cotentin se demanda s’il n’allait pas aussitôt prendre un train pour Paris ; mais l’idée de rejoindre au plus tôt la poupée et surtout Christine, dont l’attitude si singulière dans sa passivité le troublait de plus en plus, l’emporta… et il continua sa route vers Nice.

À Nice, il perdit tout indice.

Il fit le tour des hôtels. Il lui fut impossible de savoir où les deux personnages étaient descendus…

Comme, le soir même, il se tenait accablé devant une table de salon où traînaient des hebdomadaires locaux, lesquels donnaient les noms des voyageurs nouvellement arrivés et l’endroit où ils avaient élu domicile (liste sur laquelle il avait en vain cherché une indication quelconque : par exemple les noms de M. et Mme Lambert, sous lesquels Gabriel et Christine s’étaient inscrits à Saumur) ses yeux rencontrèrent les noms des étrangers montés récemment à la station d’hiver toute proche dans la haute montagne, à Peïra-Cava (jeux et sports d’hiver) et descendus à l’Hôtel des Fiers Sommets… Parmi ces noms, l’un d’eux lui fit pousser une sourde exclamation…

« Monsieur et Madame de Beigneville. »

C’était là le nom, de jeune fille de la mère de Jacques !…