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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/73

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LA MACHINE À ASSASSINER
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continuaient autour de l’événement que les uns prenaient au sérieux et à propos duquel d’autres s’esclaffaient. Ils entendirent, au moment où ils démarraient, le père Canard qui criait « en rigolant » au gentilhomme cabaretier :

— Eh ! Flottard ! ça t’apprendra une autre fois à ne pas laisser le couteau dans la plaie !… sans compter que ça doit bien le gêner, ton client, pour ôter son pardessus !…

Norbert et Jacques comptaient retrouver Gabriel entre Pontoise et l’Isle-Adam. Mais la petite auto n’avait pas été vue par là ! Ils durent revenir et prendre la route qui longe la Viosne. Par là, non plus, aucune trace. Et ils n’en retrouvèrent plus.

Nous ne dirons point le détail de leurs inutiles recherches pendant les jours qui suivirent, ni l’état d’esprit lamentable dans lequel ils se trouvaient — ceci nous le verrons prochainement.

Ils venaient de rentrer, accablés par le désespoir, dans la boutique de la rue du Saint-Sacrement, quand les camelots commencèrent à courir dans les rues en vendant des éditions spéciales des journaux du soir. Ils criaient les titres des manchettes : « Les crimes de Corbillères continuent. Deux nouvelles victimes ! »

— C’est lui ! s’écria l’horloger en se dressant comme un fou devant Jacques. Il est retourné à Corbillères !…