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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/116

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LA POUPÉE SANGLANTE

sionne pour l’inconnu. La guerre a passé par là, creusant un abîme entre le passé et l’avenir, ou le comblant, à votre gré.

J’ai sous les yeux un article sur « la dégradation de l’énergie dans l’être vivant » où, à propos des théories si intéressantes de Bernard Brunhes, je relève ces phrases dont la dernière me fit sursauter :

« En une semblable thermodynamique, on pourrait rencontrer des corps qui se transformeraient dans un certain sens, alors que la thermodynamique classique annonce leur équilibre ou leur transformation en sens inverse… Un système pourrait, en une transformation isothermique, fournir un effet utile supérieur à sa perte d’énergie utilisable : LE MOUVEMENT PERPÉTUEL NE SERAIT PLUS IMPOSSIBLE. »

M. Duhem, à la fin de son ouvrage sur la viscosité, le frottement et les faux équilibres chimiques n’a rien écrit de plus fort… et nous nous trouvons en face de l’hypothèse d’Helmholtz réalisée, l’hypothèse d’une restauration possible de l’énergie utilisable dans les êtres vivants !…

C’est-à-dire la mort vaincue !…

Toujours le mouvement perpétuel !…

Ainsi, c’est la même pensée qui les anime, le vieil horloger et le jeune prosecteur, le premier au point de vue mécanique, le second au point de vue physiologique…

Ah ! certes oui ! la vie des cerveaux doit être intense, derrière ce mur le long duquel je me promène en attendant Christine… et qui sépare les deux drames étranges dont je n’ai pas encore la clef…

En attendant, j’ai celle de la petite porte qui donne sur le jardin des Coulteray, dans lequel je me trouve en ce moment. Le marquis n’a fait