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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/28

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LA POUPÉE SANGLANTE

III

N’AURAIT-ELLE QU’UN MÉTRONOME SOUS SON CORSAGE ?

Gabriel est mort ! Gabriel est mort ! Le vieux en a fait de la charpie ! Moi, je ne considère plus que cela qui est capital. Le reste s’expliquera après, si c’est absolument nécessaire, mais pour moi, il n’y a de nécessaire que la mort de Gabriel. Il n’est plus entre moi et Christine ! En serai-je beaucoup plus avancé ? Peu importe ! Mon cœur est rafraîchi de tout le sang que le vieux a répandu !

Elle ne posera plus sa tête sur l’épaule de ce jeune homme, beau comme un demi-dieu, et je ne les verrai plus s’embrasser. Que vont-ils faire du cadavre ? J’ai attendu toute la nuit, mais la porte de l’atelier ne s’est pas rouverte.

Alors, n’en pouvant plus de fatigue et d’émotion, je suis redescendu chez moi, je me suis jeté sur mon lit et je me suis endormi dans une allégresse immense. Au réveil, j’avais l’âme encore en fête : Gabriel est mort !

Oh ! ce cri de triomphe au seuil de la vie retrouvée !

Ce cœur est grave et joyeux qui saigne dans ma poitrine ! Comment osé-je écrire de tels mots